La Qualité de Vie au Travail post Covid en 6 leviers

Plus d’un an de crise sanitaire s’est écoulé et a bouleversé l’organisation du travail partout dans le monde. La crise a été marquée par la généralisation forcée du télétravail. L’urgence sanitaire a rendu cette pratique accessible au plus grand nombre et a facilité son déploiement. Mais ce télétravail précipité, non préparé et à temps complet, a eu aussi des effets délétères sur les collaborateurs et sur l’entreprise. 45% des salariés se disent en situation de détresse psychologique et un quart déclarent une perte de repères et une baisse de créativité[2]. Les collaborateurs ont désormais besoin de recréer du lien, de retrouver des échanges et la coopération et de se reconnecter à l’entreprise pour trouver un nouvel élan de motivation et d’engagement. La qualité de vie au travail est plus que jamais un enjeu clé pour les entreprises.

Mais dans ce contexte encore soumis aux restrictions, comment développer l’esprit d’équipe et les coopérations par écrans interposés, à distance et avec de rares temps informels ? Quel sont les leviers pour réengager les collaborateurs dans l’entreprise ? Comment redonner envie aux collaborateurs de retrouver leur lieu de travail déserté pendant plus d’un an ? De quelle manière accompagner ce retour au bureau ?

Face à ces nouveaux questionnements, la psychologie sociale, du travail et de l’environnement, apporte des réponses aux grands enjeux actuels des ressources humaines. Etudiante en Master de Psychologie Sociale, j’explore six leviers de qualité de vie au travail. Je les illustrerai au travers des potagers d’entreprise, qui rassemblent ces six leviers :

  1. Générer un cercle vertueux de réciprocité entre le salarié et l’entreprise
  2. Accompagner les collaborateurs dans leurs engagements personnels
  3. Recréer un lien affectif avec le site d’entreprise
  4. Proposer des pauses efficaces
  5. Réencourager les relations sociales en entreprise
  6. Proposer un environnement de travail de qualité

1. Générer un cercle vertueux de réciprocité entre le salarié et l’entreprise

Avec la crise sanitaire et la généralisation du télétravail, 55% des salariés déclarent une diminution du sentiment d’appartenance à l’entreprise et 57% des managers observent un désengagement de leurs collaborateurs[3]. Il apparaît alors comme prioritaire de réengager les salariés. Pour favoriser l’engagement, en plus de développer les relations sociales, il est nécessaire de travailler sur le soutien organisationnel perçu[4]. Ce soutien perçu apparaît lorsque le salarié peut estimer combien son entreprise le soutient, remarque et valorise ses efforts en participant à l’amélioration de sa qualité de vie au travail.

Une entreprise qui soutient ses salariés en valorisant leurs efforts et en récompensant leur implication, va impulser un cercle vertueux de réciprocité[5]. En percevant ce soutien, les salariés vont s’engager volontairement dans l’entreprise et dans son développement[6]. Ils vont également adopter des comportements de citoyenneté organisationnelle[7]. Ce sont des comportements volontaires, qui ne sont pas prescrits par le poste, mais qui vont participer à la bonne dynamique de l’entreprise. On peut citer, par exemple, la coopération, l’entraide et l’esprit d’équipe[8].

Nicolas de Tavernost montre son soutien envers ses salariés lors de l'inauguration du potager d'entreprise Ciel mon radis
Nicolas de Tavernost lors de l’inauguration du potager du groupe M6

L’installation d’un potager collaboratif dans les bureaux permet de montrer aux salariés le soutien de l’entreprise : proposer à ses salariés un lieu de détente, qui leur permet de jardiner en équipe, de prendre des pauses ressourçantes, de récolter les fruits de leur travail et de déguster de savoureuses recettes faites maison. Emilie[9], collaboratrice au potager de Roche, créé par Ciel mon radis, explique : « c’était génial, cela permet d’être encore plus engagée dans une entreprise qui est à l’écoute des collaborateurs et de leur bien-être ».

2. Accompagner les collaborateurs dans leurs engagements personnels

85% des Français déclarent être préoccupés par les questions environnementales[10] et 82% se disent préoccupés par l’accès à une alimentation de bonne qualité pour leur santé[11]. Ces questions sont devenues si centrales que l’écologie a dépassé le chômage et l’insécurité pour arriver à la première place des préoccupations des Français[12]. Les salariés, citoyens avant tout, continuent d’avoir ces préoccupations environnementales au travail. Pour les impliquer, il devient donc nécessaire d’adopter des démarches cohérentes avec leurs préoccupations réelles et actuelles et de les accompagner dans leurs engagements.

Les collaborateurs, lors des animations au potager, apprennent à découvrir le jardinage et la nature auprès du jardinier-animateur Ciel mon radis

Au travers du potager, l’entreprise créé un lieu pédagogique pour aborder toute l’année des thématiques liées aux enjeux environnementaux qui questionnent les salariés. Les jardiniers-animateurs sont présents auprès des salariés pour apporter des réponses, notamment sur les cycles de la nature, la biodiversité et l’alimentation saine, biologique et de saison. Le potager permet aussi aux collaborateurs d’agir concrètement à leur échelle, au bureau. Ils cultivent leurs propres légumes de manière biologique et contribuent à réintroduire la biodiversité en ville.

3. Recréer un lien affectif avec le site d’entreprise

A la suite de la généralisation du télétravail, 57% des managers observent un désengagement de leurs collaborateurs[13]. Les salariés se sont déconnectés de l’entreprise et de ses locaux. Il est primordial de donner envie aux collaborateurs de revenir au bureau, en développant l’attractivité du site. La psychologie sociale et environnementale propose deux leviers.

Tout d’abord, un site attractif est un lieu où les collaborateurs ont des relations sociales positives, où ils tissent des liens affectifs avec leurs collègues et entre services. Ils sont alors liés affectivement à leur lieu de travail. Cet attachement au lieu est vecteur d’engagement en faveur du lieu[14] et permet aux salariés de s’adapter plus facilement au travail[15] et de s’intégrer à l’entreprise[16].

Ensuite, l’appropriation du lieu de travail est un levier de satisfaction des collaborateurs[17]. Pour se sentir bien dans les locaux de l’entreprise, les salariés ont besoin de s’approprier les lieux. L’appropriation améliore le bien-être[18] et la créativité[19] des collaborateurs. En effet, en s’appropriant l’espace et en le personnalisant, les salariés se sentent davantage à leur place[20] dans l’entreprise.

Les collaborateurs du groupe M6 sont fiers de leur nouveau potager d'entreprise qu'ils ont co construit avec Ciel mon radis

Les collaborateurs, au travers de la co-conception, de la création et de l’entretien du potager collaboratif, s’approprient cet espace de l’entreprise. Ils participent en équipe à tout le processus de création du potager. Ils choisissent ensemble les variétés, dessinent les lignes du potager, installent les buttes de culture, plantent et récoltent. Ces temps d’appropriation sont aussi des temps où les salariés se créent des souvenirs festifs, ensemble, sur leur lieu de travail.

4. Proposer des pauses efficaces et restauratrices

Le télétravail lorsqu’il est bien pensé et adapté, est perçu comme bénéfique pour certains collaborateurs. Mais bon nombre de collaborateurs en télétravail ont tendance à se priver de faire des pauses efficaces. Ils se fatiguent davantage et sont moins productifs, d’autant plus, lorsqu’ils habitent dans des appartements mal adaptés au travail. Ainsi, le retour au bureau est aussi synonyme d’espaces de pause plus adaptés. Offrir aux salariés des espaces ressourçants au sein des locaux de l’entreprise, c’est leur donner envie de revenir au bureau mais aussi de s’octroyer de vraies pauses efficaces. Il est important de considérer les pauses comme un réel levier de performance. La Théorie de la restauration de l’attention[21] nous enseigne que la nature a ce pouvoir restauratif. En effet, prendre quelques minutes dans sa journée pour être au contact de la nature c’est restaurer son attention, réduire son stress et augmenter sa concentration[22].

Une collaboratrice du groupe M6 se ressource lors d'une pause les mains dans la terre

Marine Cercy, responsable promotion chez M6 a ressenti cet effet dans son potager collaboratif d’entreprise : “J’ai un métier très prenant. Jardinier durant les pauses déjeuner me permet de me déconnecter. Quand j’ai les mains dans la terre, je ne pense plus à rien. Quand je retourne dans mon bureau, je suis détendue !”. Le potager d’entreprise permet aux salariés de s’octroyer une pause restauratrice et efficace. Ils sont libres de s’y rendre, de parcourir les allées, d’observer les insectes, de sentir les parfums, de mettre les mains dans la terre et de récolter légumes, fruits et aromates pour une dégustation immédiate. Ces moments au potager créent une vraie coupure régénératrice et revigorante. L’attention restaurée, les collaborateurs peuvent ensuite retourner travailler efficacement.

5. Réencourager les relations sociales en entreprise

Les relations sociales ont été élues premier critère de Qualité de Vie au Travail[23]. Et pourtant celle-ci ont été détériorées tout au long de la crise sanitaire. Les collaborateurs ont été coupés de leur entreprise et les rassemblements ont été proscrits. Le télétravail a provoqué l’isolement des collaborateurs, jusqu’au désengagement de certains[24]. Il est donc primordial de réencourager les relations sociales en entreprise. Un retour régulier au bureau avec des temps informels en équipe est nécessaire pour garder le lien avec l’entreprise. Ces temps informels sont importants car ils permettent aux salariés de renouer avec leurs collègues et leur entreprise.

Moment convivial au potager d'entreprise CIC créé par Ciel mon radis. Les collaborateurs partagent les récoltes.

Au potager, les collaborateurs se retrouvent, jardinent, et échangent. C’est l’occasion de retrouver ses collègues et d’en rencontrer de nouveaux. Au jardin, on soude les équipes et on recrée du lien social. Lors des team-building et des animations au potager, les collaborateurs apprennent à mieux travailler ensemble en découvrant les complémentarités entre légumes mais aussi entre collègues. Les ateliers au potager viennent ponctuer le retour progressif au bureau des collaborateurs. En petits groupes, les collaborateurs se retrouvent, sortent de leur isolement lié au télétravail et profitent des bienfaits du potager.

6. Proposer un environnement de travail de qualité

Pendant le confinement, l’intérêt pour le jardinage a explosé chez les Français. Dans une enquête de Promesse de fleurs[25], 66% des personnes interrogées déclarent que pendant le confinement, elles ont passé plus de temps à jardiner. 85% d’entre elles, affirment que le jardinage a occupé « une place centrale ». Dans une seconde enquête[26], 95% des jardiniers amateurs déclarent que le jardinage les a aidés à se sentir mieux pendant le confinement. Et ce chiffre n’est pas anodin puisque le contact à la nature, d’après le concept de Biophilie, est un besoin inné[27] et constant[28] chez l’être humain. A la maison ou au travail, le contact à la nature va réduire le stress[29] et augmenter le bien-être.

Les collaborateurs du groupe M6 jardinent dans leur potager d'entreprise créé par Ciel mon radis

Le potager Ciel mon radis, au travers de sa nature luxuriante, inspirante par ses couleurs, ses formes et ses parfums, va augmenter la créativité[30], la productivité[31] et la satisfaction[32] des collaborateurs. Les salariés profitent d’un environnement inspirant, et stimulant.

Mathilde Collard

Etudiante en psychologie sociale et environnementale


Bibliographie

[1, 2, 3, 23, 24]Baromètre T6 – Empreinte Humaine et OpinionWay, 2021

[4] Eisenberg, Fasolo, Davis-LaMastro, (1990) ; Eisenberg, Huntington, Hutchinson, Sowa, (1986) ; Eisenbeg, Stinglhamber, Vandenberghe, Sucharski, Rhoades, (2002)

[5] Blau, (1964)

[6] Eisenberg et coll (1986)

[7] Van Scotter (2000)

[8] Paillé (2007)

[9] Questionnaire anonyme 2015, Roche, Boulogne-Billancourt (prénom inventé)

[10] Etude 15 novembre 2019, ELABE, réalisé pour Véolia et La Tribune

[11] Les Français et le défi de l’alimentation – ELABE pour Véolia et La Tribune, 26 avril 2021

[12] Sondage Business Insider France, You Gov, 2019

[13] Julhiet Sterwen, IFOP, Baromètre Digital Workplace 2021

[14] Sébastien, 2016

[15] Deasy et Lasswell, 1985

[16] Coing, 1966

[17] Sundstrom 1986

[18] Wells, 2000

[19] Goodrich, 1986

[20] Ripoll et Veschambres 2005

[21]R. Kaplan et S. Kaplan (1989)

[22]Cooper (2015)

[25]Enquête de Promesse de fleurs « Le jardinage au temps du confinement » mai 2020

[26]Enquête par monpetitcoinvert.com, « confinement : les français et le jardinage », avril-mai 2020

[27]Edward O.Wilson (1984)

[28]Erich Fromm (1964)

[29]Roe et Aspinall (2011)

[30]Stéphanie Lichtenfeld (2011)

[31]Bringslimark, Hartig et Patil (2007,2008)

[32]Kaplan (2001)


Faire grandir l’engagement des équipes

La présence de nature et en particulier de potager collaboratif sur le lieu de travail améliore l’engagement des équipes et donc le bien-être au travail.

“ L’initiative Ciel mon radis permet d’être encore plus engagée dans une entreprise qui est à l’écoute des collaborateurs et de leur bien-être”. Emilie[1], collaboratrice.

Les collaborateurs du groupe M6 sont engagés dans leur potager d'entreprise participatif.

L’engagement en entreprise, qu’est-ce que c’est ?

L’engagement organisationnel c’est le lien entre le salarié et son entreprise. Ce lien, en fonction de sa forme, va déterminer directement la décision de l’employé de rester dans son entreprise (ou de la quitter)[2]. On peut en distinguer trois formes.

Sur le podium des formes d'engagement en entreprise :  1. L'engagement affectif 2. L'engagement normatif 3. L'engagement de continuité

L’engagement affectif 

C’est la forme la plus favorable d’engagement organisationnel aussi bien pour l’entreprise que pour l’employé. Elle correspond à un attachement émotionnel, lié au désir[2] de ce dernier de rester membre de l’entreprise et de participer avec volonté à son développement. Concrètement, on observe moins de stress[3] et de comportements de retrait[4]. Ce type d’engagement influence donc positivement les performances[5] et la motivation.

L’engagement normatif 

C’est un attachement basé sur un devoir moral[6]. L’employé éprouve une certaine reconnaissance, comme une dette morale, envers l’organisation. On parle alors de contrat moral[7] et de sentiment de loyauté. Les effets de cet engagement sont assez proches de ceux de l’engagement affectif. Cependant, ils restent atténués, à cause du sentiment de contrainte lié à cet engagement qui peut provoquer des troubles psychologiques[8].

L’engagement de continuité

C’est essentiellement le fruit d’un sentiment d’obligation lié à la perte d’avantages durement acquis, en cas de départ de l’entreprise, ou au manque d’alternative professionnelle. Ce type d’engagement génère du stress et des troubles psychologiques au travail. Le salarié aura alors tendance à valoriser plutôt son temps hors travail. C’est donc la forme la moins favorable pour le salarié ainsi que pour l’entreprise.

Comment développer un bon engagement des équipes en entreprise ?

Développer l’engagement affectif en favorisant l’accomplissement personnel.

Un bon engagement organisationnel dépend des caractéristiques dispositionnelles de la personne, comme l’optimisme, le sentiment d’efficacité personnelle, et la confiance en soi et en ses compétences. L’engagement affectif dépend aussi de la satisfaction de certains besoins comme le besoin d’accomplissement personnel, d’autonomie, de se réaliser, d’éthique personnelle au travail et de concordance avec les valeurs de l’entreprise.

Au travers du potager et des ateliers participatifs, les collaborateurs découvrent ou redécouvrent les valeurs de leur entreprise. Cyril[1], collaborateur, nous confie que ce qu’il a le plus apprécié est « la cohérence de l’engagement » à travers les produits locaux et l’objectif commun. Cécile[1] quant à elle souligne l’authenticité et l’esprit collaboratif de la démarche qui favorisent l’ouverture d’esprit. Les collaborateurs s’identifient ainsi aux valeurs positives véhiculées par le potager : l’écoresponsabilité, la simplicité, la coopération, l’entraide et la complémentarité.

Un collaborateur du potager du groupe M6 fier des récoltes de son équipe
Un collaborateur du groupe M6 fier de récolter les fruits du travail en équipe au potager

Développer l’engagement affectif en améliorant l’environnement de travail.

L’environnement de travail est d’autant plus prédicteur de l’engagement. Les caractéristiques de l’entreprise et de l’emploi ainsi que l’expérience de travail vont influencer l’engagement des salariés. Un environnement physique de travail agréable améliore considérablement la qualité de vie au travail. Mais qu’est-ce qu’un bon cadre de travail ?

L’hypothèse de la biophilie suggère que les individus ont un besoin inné et spontané de liens avec la nature[9]. Source de vie et comblant les besoins primaires, elle n’est pourtant pas à considérer comme un remède mais plutôt comme la base nécessaire aux Hommes[10].  C’est donc le manque de nature, le manque de cette base essentielle, qui est délétère pour les individus. On parle d’ailleurs du syndrome du manque de nature (nature deficit disorder[11]) qui crée des troubles comme le stress et l’anxiété. C’est pourquoi la présence de nature au bureau procure une qualité de vie au travail et un bien-être essentiels aux collaborateurs. Ainsi comblés par la nature, ils peuvent se permettre d’être socialement disponibles et donc davantage tournés vers les autres.

Le potager d'intérieur s'inscrit dans un design biophilique et offre de beaux légumes et plantes aromatiques aux collaborateurs
Le potager d’intérieur au design biophilique à la Colline Marly

La Colline Marly, premier site de bureaux au design biophilique de l’Ouest parisien, nous en donne un exemple concret. Les espaces de travail disposent d’une lumière naturelle, de la présence d’éléments naturels comme le bois ainsi qu’une nature luxuriante en intérieur et en extérieur. L’environnement de travail propose également un lien permanent sensoriel avec la nature : la vue, les sons, le toucher et les parfums. L’expérience est immersive et offre aux collaborateurs un cadre de travail de qualité qui les ressource et stimule leur créativité.  La présence de nature sur le lieu de travail améliore donc la partie affective de l’engagement des équipes.

Développer l’engagement affectif en améliorant les relations sociales.

 Un environnement de travail sain, offrant des relations agréables avec ses collègues, favorise l’engagement affectif. Les bonnes relations avec les collègues ont été désignées comme premier facteur de bien-être au travail[12]. C’est d’ailleurs le premier bénéfice perçu du potager pour 80% des utilisateurs Ciel mon radis. Le potager offre l’opportunité de rencontres professionnelles et conviviales. Comme nous le racontent les collaborateurs Roche, pour Éric[15] le potager permet des « temps d’échanges avec des personnes que je ne connaissais pas dans l’entreprise et de découvrir des collègues sur un autre registre et hors réunion classique ». Le potager améliore l’environnement de travail en proposant une expérience de travail de qualité à travers son format collaboratif. Ce climat social agréable est favorisé par la présence de nature qui augmente le sentiment de convivialité[13] et de cohésion[14].

Les collaborateurs se rencontrent et créent des liens au potager d'entreprise.
Les collaborateurs se rencontrent et passent un moment agréable en jardinant

Développer l’engagement affectif en soutenant les salariés.

Le salarié peut estimer combien son entreprise le soutien, c’est-à-dire à quel point elle remarque et valorise son engagement organisationnel et participe à l’amélioration de la qualité de son environnement de travail pour son bien-être. C’est ce que l’on appelle : le soutien organisationnel perçu[15]. Rendre le soutien de l’entreprise saillant pour les employés c’est améliorer leur qualité de vie au travail et donc l’engagement des équipes sur le plan organisationnel[16].

Nicolas de Tavernost, lors de l'inauguration, montre fièrement les récoltes du potager participatif d'entreprise du groupe M6
Nicolas de Tavernost lors de l’inauguration du potager du groupe M6

A travers l’initiative d’installer un potager pour le bien-être des collaborateurs, ces derniers prennent conscience de la volonté de l’entreprise d’améliorer leur qualité de vie au travail. Se sentir ainsi considérés motive les collaborateurs à être d’autant plus engagés. Emilie[1], collaboratrice, le ressent et l’explique simplement : « C’était génial, à refaire, cela permet d’être encore plus engagée dans une entreprise qui est à l’écoute des collaborateurs et de leur bien-être ». Sandrine[1], collaboratrice Roche, remercie l’équipe de la Direction Innovation : « Merci pour cette initiative, les projets sont toujours originaux et très appréciés des équipes ».

Développer l’engagement affectif en impulsant un cercle vertueux.

Les collaborateurs échangent les fruits de leur récolte, symbole du cercle vertueux de réciprocité.

C’est ce qu’explique la théorie de l’échange social[17] : Les employés s’engagent de leur gré dans l’entreprise s’ils perçoivent sa participation à leur qualité de vie au travail et la valorisation de leurs efforts. Ils adoptent des conduites de réciprocité envers l’entreprise. C’est ce qu’on appelle le cercle vertueux de réciprocité. Plus les salariés perçoivent le soutien de leur entreprise, plus ils font des efforts et participent activement à son développement[18]. Ce processus de réciprocité augmente la satisfaction et la bonne humeur des collaborateurs[19]. Ceci renforce l’engagement des équipes sur le plan affectif, que l’on observe à travers une augmentation des performances et une diminution des départs et absences[20].

Développer l’engagement affectif en encourageant les bonnes conduites.

Deux collaboratrices du potager du groupe M6 portent avec le sourire et ensemble la cagette lourde de leurs récoltes.
Entraide au potager du groupe M6

Ce cercle vertueux favorise les comportements de citoyenneté envers l’entreprise ainsi qu’envers les collègues de travail[21]. La citoyenneté organisationnelle correspond aux comportements individuels et volontaires, qui ne relèvent pas des fonctions prescrites par l’emploi. Ce sont des choix personnels de l’employé[22], comme le civisme, l’esprit d’équipe, l’entraide et la bienveillance. Ces conduites sont particulièrement appréciées et favorisent un climat social agréable dans l’entreprise. Ces comportements s’appliquent à tous les collègues de travail, entre pairs au sein des groupes de travail, entre services, mais également, au sein de la ligne hiérarchique[23]. Ceci forge la cohésion et la coopération à tous les niveaux.

Les collaborateurs du groupe M6 mettent tous les mains dans la terre et participent activement à ce projet commun quel que soit leur statut hiérarchique.
Tous les collaborateurs jardinent ensemble pour créer leur potager d’entreprise

En offrant un contexte professionnel agréable et basé sur la coopération de tous, on observe que les potagers participatifs et les ateliers de team building favorisent la réciprocité et les comportements citoyens en entreprise. Jardiner ensemble permet d’horizontaliser les relations. Comme on le dit « on est tous égaux devant le poireau ». Jardiner au potager pour Lucille[1], collaboratrice Roche c’est prendre un « temps d’échanges » et c’est « l’opportunité de croiser des collègues d’autres unités ». Les ateliers et le potager permettent aux collaborateurs de s’ouvrir à leurs collègues. C’est « Parler à des gens à qui je n’adresse jamais la parole » et ce « mélange des services » que Christelle[1] et Jules[1] ont le plus appréciés.

Les collaborateurs jardinent ensemble pour créer le potager ce qui favorise les échanges informels et une ambiance conviviale.

En résumé, l’engagement des équipes en entreprise

En somme, l’engagement affectif se développe à travers l’accomplissement personnel et un environnement de travail épanouissant : avoir de bonnes relations avec ses collègues, des bureaux agréables et une bonne dynamique. Lorsque les efforts de l’entreprise pour mettre en place ce cadre de travail agréable sont perçus, ceci enclenche un cercle vertueux d’échanges et de réciprocité, à la fois envers l’entreprise, mais aussi entre collègues. Plus l’entreprise prend soin de ses salariés, plus ceux-ci s’investissent en retour et font preuve de civisme entre collègues. C’est pourquoi, amener la nature dans les bureaux, offrir des pauses jardinage collectives et proposer un lieu d’échange horizontal, impulsent une dynamique de réciprocité favorisant l’engagement des équipes et la bonne dynamique de l’entreprise.

Mathilde Collard,

Etudiante en psychologie sociale du travail et de l’environnement


Bibliographie

[1] Questionnaire anonyme 2015, Roche, Boulogne-Billancourt (prénom inventé)

[2]Meyer & Allen (1991 ; 1997)

[3] Vandenberghe et Morin (2004)

[4] Paillé (2003)

[5] Peyrat-Guillard (2003)

[6] Meyer et Herscovitch (2001)

[7] Paillé (2002, 2004)

[8] Vandenberghe et Morin (2004)

[9] O. Wilson (1984)

[10] Ulrich (1993)

[11] Knapp (2006) ; Louv (2008)

[12]Baromètre Actinéo, Observatoire de la Qualité de Vie au Travail et CSA. (2015)

[13]Morita et al (2007)

[14]Cooper (2015)

[15] Eisenberg, Fasolo, Davis-LaMastro, (1990) ; Eisenberg, Huntington, Hutchinson, Sowa, (1986) ; Eisenbeg, Stinglhamber, Vandenberghe, Sucharski, Rhoades, (2002)

[16] Roades, Eisenberger, Ameli (2001)

[17] Blau, (1964)

[18] Eisenberg et coll (1986)

[19] Rhoades et Eisenberger (2002)

[20] Eisenberger et coll. (1990) 

[21] Van Scotter (2000)

[22] Paillé (2007)

[23] Organ (1988)


Qualité de vie au travail : 4 start-up qui veulent changer la donne

Meilleur climat social, plus grande mobilité ou aménagement des bureaux… Face à une demande croissante de bien-être par les nouvelles générations, l’entreprise n’a d’autre choix que de se transformer. Pour répondre à cette mutation du monde salarial, certaines start-up comme Ciel mon radis, Neo-nomade, Never Eat Alone ou encore Orosound, imaginent des solutions pour améliorer la qualité de vie au travail. Elles partagent cette conviction que l’innovation peut être vecteur de bien-être pour les salariés, mais aussi de compétitivité pour l’entreprise. 

Au 14e étage d’une tour de La Défense, potager d’intérieur Ciel mon radis dans l’open-space d’une entreprise de chasseurs de têtes

 

L’aspiration des nouvelles générations pour allier bonheur et travail

Les générations Y et Z représenteront d’ici quelques années la majorité des travailleurs au sein des entreprises. Contrairement aux générations précédentes, elles affirment ne pas se reconnaître dans les structures traditionnelles. Selon l’étude Human Experience 2017 de JLL, elles ont des attentes bien spécifiques vis-à-vis du travail en entreprise, celui-ci doit notamment être en accord avec leur mode de vie et leurs aspirations personnelles. 

Vers plus de flexibilité

Cela commence par adopter un mode de travail plus mobile et connecté. L’essor des technologies de l’information permet de gérer sa vie professionnelle différemment et les entreprises doivent s’adapter aux besoins de flexibilité et de liberté des nouvelles générations. Aujourd’hui, 70% des Français estiment que le télétravail est une bonne chose pour le rythme de vie. Ils considèrent aussi qu’une meilleure qualité de vie passe par l’augmentation du recours aux tiers-lieux, comme les espaces de coworking.

Des bureaux avec une réelle identité

Si l’on aborde le sujet d’une manière plus globale, 73% des professionnels privilégient les espaces de travail collectifs, que ce soit au sein de tiers-lieux ou dans l’entreprise. Mais décloisonner les bureaux est loin d’être suffisant pour les nouvelles générations qui portent un intérêt particulier à la culture d’entreprise. Elles attendent en effet que les espaces de travail soient aménagés de sorte à créer une véritable identité -espaces sieste, cours de sports…- et de s’y sentir bien en privilégiant avant tout luminosité, verdure et silence (Human space, 2016).

Des relations pas uniquement professionnelles

Ces espaces partagés et conviviaux traduisent un besoin d’être ensemble et la volonté de créer des rencontres et des synergies entre les occupants. Ce qui n’est pas étonnant quand on apprend que le premier critère influençant le bonheur au travail pour les futurs et jeunes travailleurs est d’avoir de bonnes relations avec leurs collègues (Happyformance 2016). Ainsi, l’organisation du travail est plus que jamais au coeur des préoccupations de l’entreprise. Que ce soit par les Ressources Humaines, les Directions Immobilier, ou même les Services Achats et les équipes Innovation, l’entreprise est en train de se réinventer et accorde une place croissante à la qualité de vie au travail de ses collaborateurs.

Innover dans la QVT, un investissement rentable pour l’entreprise ?

Toujours selon l’étude JLL, 72% des Français font du bonheur au travail le premier ingrédient d’une expérience de travail unique. Par ailleurs, les salariés très satisfaits de leur environnement de travail sont deux fois plus engagés que la moyenne. Les entreprises prennent ainsi conscience du rôle clé que joue le bien-être dans la performance de leurs salariés. C’est pourquoi nombre d’entre-elles regarde d’un oeil nouveau l’organisation du travail, et proposent des solutions innovantes pour améliorer le bien-être de leurs employés.

Être flexible et aménager l’espace de travail pour améliorer la productivité

Pour les nouvelles générations, l’espace de travail est un critère d’influence sur le choix de leur futur employeur. Côté entreprise, favoriser la mobilité et le bien-être au bureau constitue des facteurs clé de la productivité des salariés. Neo-nomade et Orosound s’emparent du sujet. 

Avec Neo-nomade, trouvez l’espace de travail idéal proche de votre domicile ! 

Pour attirer de nouveaux talents, l’entreprise se doit d’être flexible : aujourd’hui, 44 % des entreprises ont recours au télétravail et 30 % expérimentent le nomadisme. De nombreuses entreprises cherchent donc de nouveaux espaces pour proposer à leurs salariés de meilleures conditions de travail en mobilité, avec l’idée que – comme pour le télétravail – des salariés heureux seront également plus engagés et plus productifs. Face à cette mobilité grandissante, un problème se pose : proposer des tiers-lieux adaptés aux besoins des travailleurs nomades. C’est ce à quoi s’attaque Neo-nomade, première plateforme permettant aux entreprises de gérer la mobilité interne et externe de leurs salariés. Les bénéfices d’une telle plateforme sont nombreux : 65% des salariés affirment que leur bien-être général a augmenté grâce au travail en tiers-lieu et 64% ont diminué leur temps de transport (infographie “9 raisons d’adopter le coworking”). Des salariés autonomes, responsables, qui optimisent leurs temps de travail, c’est aussi des gains de productivité de près de 15% pour l’entreprise.

Orosound vous fait oublier le bruit de l’open-space. 

Également au coeur des préoccupations, proposer des espaces de travail dynamiques et collaboratifs au sein de l’entreprise. Alors que 73% des professionnels plébiscite les espaces collectifs, les aménagements en open-space et flex office se multiplient. Bien que ces espaces de travail partagés favorisent la collaboration, ils ont le défaut d’exposer les collaborateurs à un niveau de bruit qui nuit à la concentration, et génère stress et fatigue. En France, 84% des cadres se plaignent du bruit au travail (ifop) et ce dernier représente 66% de baisse de productivité (the well building standards). Avec ses écouteurs à annulation sélective de bruit Tilde, Orosound apporte une solution innovante à ce problème. Grâce à sa technologie brevetée, concentrez-vous dans le silence, filtrez la parole à 360° pour mieux collaborer ou téléphonez sans bruit. Réel outil de travail high-tech (multi-appairage bluetooth, son HD, 20h d’autonomie), les écouteurs Tilde sont avant tout une solution personnelle de gestion du bruit au bureau. Actuellement disponibles en précommande et livrés dès janvier 2018, ils sont primés par le Ministère de la Recherche et ont reçu le Trophée d’or Expoprotection.

Proposer des solutions pour créer du lien et booster l’engagement

Selon CSA/Actineo, le premier facteur de qualité de vie au travail pour les salariés français est la relation avec ses collègues. Favoriser les interactions et les services collectifs est un facteur essentiel pour la fidélisation et l’implication des employés dans l’entreprise. Ciel Mon Radis et Never Eat alone proposent des solutions créatives pour faciliter ce processus.

Rencontrez vos collègues autour du potager de Ciel Mon Radis

Quand Charles et Romain, deux amis originaires de la campagne, arrivent à la Défense pour leur premier stage en entreprise, c’est le choc des cultures ! Les murs blancs, la moquette grise et l’environnement aseptisé rendent les bureaux tristement standards. Les « bonjour » rapides entre collègues de différents services rendent le quotidien peu enthousiasmant. Les grandes entreprises sont effectivement confrontées à un paradoxe qui ne date pas d’hier : les salariés sont nombreux mais les interactions entre collègues clairsemées. Si le flex office permet aux salariés de faire plus de rencontres, il a le défaut de les déposséder dans le même temps de leur bureau et espace personnel. C’est pour parer à ce manque de repères et de relations que Charles et Romain ont décidé de revenir à la Défense avec leur start up : Ciel mon radis. Ciel Mon Radis installe des potagers d’intérieur design dans les entreprises et propose des ateliers de jardinage en équipe pour les salariés. Les participants jardinent en binôme avec des collaborateurs d’autres services et font équipe pour faire grandir leurs cultures de la graine jusqu’à la récolte : on appelle cela du “thym-building”. Les ateliers de jardinage sont l’occasion de rencontrer des collègues qu’on ne connaissait pas avant, de se retrouver et de faire une pause verte entre deux réunions. Grâce à des parcelles de culture attribuées à chacun, les salariés retrouvent un espace personnel dans des bureaux partagés et se réapproprient ainsi leur espace de travail. 

Never Eat Alone vous rend plus heureux et vous facilite la vie au travail. 

Environnement de travail, silos entre départements et entre hiérarchies, difficulté d’accès aux services proposés au sein de l’entreprise… Au quotidien, les collaborateurs sont rarement aussi performants qu’ils le voudraient. C’est pourquoi les entreprises font appel à des solutions externes pour booster leur marque employeur, susciter l’engagement des collaborateurs, et augmenter la performance collective. Emergent alors de nouveaux modes de travail : les collaborateurs rencontrent des personnes aux compétences complémentaires pour avancer sur leurs projets, utilisent leur smartphone pour gérer les tâches de leur quotidien au bureau… Never Eat Alone a pour mission de rendre les collaborateurs plus heureux et plus connectés au travail. Leur première solution avait pour objectif de re-créer du lien en entreprise en matchant les collaborateurs par centres d’intérêt. Aujourd’hui, la start-up va plus loin en proposant aux grands groupes de centraliser l’ensemble de leurs services dans une seule application : Workwell. Conciergerie, cantine, réservation de salles de réunion, parking, cours de sport… accessibles avec un seul profil, un mot de passe unique. Et bien sûr, la possibilité de trouver des collègues par centre d’intérêt ou compétence pour aller déjeuner !

Le coworking, la mobilité, le collaboratif, le bien-être au travail, les services à la personne… finalement quelle est l’importance de ces tendances ? Ce sont en réalité bien plus que de simples tendances. Les entreprises doivent plus que jamais prendre conscience du caractère inéluctable de la transformation en cours. Tous les secteurs d’activités, tous les métiers sont touchés par ce qui est en réalité une révolution culturelle. C’est finalement tout notre rapport au travail qui est à revoir, à titre individuel et collectif. Le véritable enjeu, complexe mais passionnant, est d’améliorer l’efficacité de l’entreprise tout en préservant la qualité de vie des salariés et ce, au rythme effréné de la transformation et de l’innovation.

Article écrit en collaboration par les start up Orosound, Never Eat Alone, Neo-nomade et Ciel mon radis